Biographies

Biographies est une pièce pour une jongleuse et un rappeur, dans laquelle le public est invité dans l’intimité de la jongleuse sur scène et peut entendre ses pensées.

Elle jongle au rythme de ses réflexions, qui sont déclamées pour le public par un rappeur. Elle suit le flot et le flow de ses pensées, parfois précises, parfois abstraites. Le jonglage s’en fait l’écho, les lancers sont calés mot à mot, et les figures se lient aux paroles tantôt de manière illustrative tantôt de manière plus abstraite.

Sur un rythme de 160 bpm le public suit l’état mental de la jongleuse, qui change au fur au mesure du spectacle : la concentration extrême pour tenir une balle en équilibre sur la tempe, le besoin urgent de pisser au début du spectacle (mais qui disparaît dès que le public entre), la panique qui suit un raté, la main qui tremble, les questions existentielles qui s’invitent au détour d’un lancer, la sensation d’euphorie après une attrape risquée, qui résonne avec ses doutes du moment sur sa vie.

La jongleuse évolue dans une boîte transparente de 2 mètres de large et 4 mètres de hauteur, et le rappeur l’accompagne parfois à l’extérieur, parfois à l’intérieur, parfois invisible.

La relation entre eux deux change au long le spectacle : parfois amicale, parfois agressive, parfois celle d’un coach à son athlète.

Compagnie Ea Eo

La compagnie Ea Eo porte des spectacles dans lesquels le jonglage est le medium central.
D’une création à l’autre, elle s’efforce d’élargir le champ expressif de cette matière particulière.
Que peut on dire avec le jonglage ?
Qu’est-ce que le jonglage nous raconte que nous ignorions ?
Nous nous efforçons dans nos travaux tantôt d’assumer le caractère spécifique et abstrait du jonglage en livrant des chorégraphies performatives brutes, tantôt de l’empoigner comme s’il était un langage discursif avec lequel il était possible de tout dire, de parler.

Les créations de la compagnie sont traversées de ces questionnements depuis sa création en 2013. Première création de la compagnie, All the Fun exhibait un jonglage à la fois rituel, ludique, sacré, sportif. Bref le jonglage était montré comme une pratique préexistant au concept d’art.