Tancarville

A la fois objet aux multiples utilités et qualités, le drap blanc recouvre des symboliques fortes : il habille un fantôme, est le tissu qui abrite nos rêves, protège les objets délaissés et parfois notre mémoire. Le drap va être le vecteur de passage du concret à l’abstrait, grâce à des transformations d’espaces scénographiés à vue. Des mondes qui seront amenés à cohabiter de manière étrange, inquiétante ou fantastique…

Au-delà de l’objet, les lignes directrices forgées au cours de notre première année de recherche ont révélé le besoin de mêler deux univers : un réel avec des personnages « normaux » (voisins, ouvriers, habitants…), dotés d’actions habituelles, propices au changement de décorum scénographique avec des actes concrets ; un autre onirique, plus proche de nos folies et de nos rêves dans lequel les silhouettes sortent d’un imaginaire collectif (châtelains aux amples perruques, esprits fuyants inspirés des yokaï japonais, …). L’utilisation du concept de fantôme au sens large viendra proposer une lecture contrastée et politique de ces mondes visibles et invisibles, en regard avec l’actualité et la marche de l’humanité. C’est le frottement de ces deux mondes parallèles, leurs cohabitations, leurs résistances, leur contamination que nous voulons interroger et mettre en perspective.

Le G. Bistaki

Le G. Bistaki est un collectif de jongleurs / danseurs, réunis afin de bouleverser leur quotidien artistique et scénique en innovant dans la manière de rechercher et de représenter. Pour sa dernière création Bel Horizon, il s’entoure de quatre artistes danseuses, comédiennes et circassiennes.

L’essence de son mode de représentation est son rapport à l’espace : d’un plateau conventionnel de théâtre à l’extra-muros, environnement rural ou industriel, dans des lieux insolites et même sous forme déambulatoire, le collectif toulousain développe des représentations in situ et s’épanouit en lien étroit avec les caractéristiques spatiales et sociales d’un lieu.

Prenant le temps nécessaire pour investir et transformer un lieu, Le G. Bistaki fait déborder la dimension onirique de la scène et ouvre l’espace de jeu, habillant le paysage d’installations plastiques où les objets se multiplient, se déclinent, où la vidéo et les tableaux vivants s’incrustent. L’environnement, qu’il soit urbain ou rural, à ciel ouvert ou fermé, est le théâtre de son action.